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22 octobre 2017 7 22 /10 /octobre /2017 14:26
Spring's Feeling (2012)

Le printemps. Y a-t-il plus belle saison dans l'année ??? La nature renaît de ses cendres blanches, nos os se réchauffent enfin et les carpes, ah les carpes, et bien elles sont souvent en recherche de pitance. Pour réparer les moments rudes qui ont attaqué leurs réserves de graisse durant l'hiver, afin de préparer les scènes de sexe gratuites dont elles nous gratifient parfois, ou pour se remettre d'ébats amoureux ou Ro(s)cco et Clara feraient bien pâle figure...

Quand on prépare une session printanière, on espère forcément tomber sur un moment de boulimie dû à un de ces phénomènes. L'espoir fait vivre me direz-vous, mais Dame Nature décide elle même de ce qui va se passer, et parfois à nos dépends. Une seule maxime reste valable quoiqu'il advienne : Profitons de l'instant présent, nous ne savons pas de quoi demain sera fait...

Un dimanche de printemps.

Mes deux bateaux sont chargés. Mes cuissardes (quelle bonne idée de prendre ces dernières à la place de mes waders...) sont déjà remplies d'eau. La faute à un trou le long de la mise à l'eau alors que je me poussais pour laisser la place à un carnass man. C’est juste la première d'une très très longue série (remplies quasiment une fois tous les jours...au mieux...).
Alors que je lance mon moteur au maximum de sa puissance (à mi chemin entre un escargot bodybuildé et une tortue adepte du Red Bull), j'observe les nuages noirs qui s'amoncellent au dessus du lac, et le vent qui commence à friser la surface. Je suis pris entre mon désir d'économiser au maximum mes batteries et le besoin d'arriver sur le poste convoité avant la pluie.
Ces quelques minutes de trajet me permettent de penser à plein de choses. Ma famille, que je laisse pour quasiment 15 jours, ma première «longue» session en lac, mes objectifs pour cette session, les résultats des potos la semaine précédente et aux finales de conférences NBA qui vont se terminer sans moi.

Je vais commencer par une petite semaine seul au monde, en ermite, avant que Stan ne me rejoigne pour la suite. Bien entendu, s'il trouve une remorque d'ici là, car il s'est fait piquer la sienne la nuit précédente à une mise à l'eau. D'ici là, advienne que pourra. J'ai décidé, alors que le lac est cette année exceptionnellement bas, de passer quelques jours sur le même poste. Ce secteur m'avait rapporté quelques beaux poissons la saison passée à la même époque, même s'il était totalement différent au vu des niveaux d'eau, et venait de récompenser Ncl et Rosco la semaine précédente. Stan y avait aussi touché des poissons en début de saison, et enfin, avec les Parigots, la période des premières grosses chaleurs printanières avait été fructueuse, non pas en touches mais en souvenirs de fraye... Bref, y'avait pas de raison que je n'y prenne pas quelques poissons pour m'échauffer et m'éviter un claquage.

J'arrive sur le poste avec un fort vent de travers, et ai juste le temps de monter ma tente et vider mon bateau avant que la pluie et la grêle ne fassent leur apparition. De la grêle...cool, alors qu'il fait 15° tous les matins et 30° tous les après midi depuis un mois... Enfin, 15° tous les matins, si l'on veut, parce que la veille, il a gelé, et que ce matin, il faisait 2°... En tout cas, j'ai déjà trouvé mon excuse si je ne prends rien...

Une heure plus tard, me voilà voguant dans des creux de 20 à 30cm, avec un bon vent de face, à essayer de repérer les fonds. La taille de certaines tâches facilite la localisation de ces dernières, et après la dépose de mes repères, j'affine mon zieutage au seau. Une grande trouée bien claire face à moi est plus qu'attractive, et en 5mn, je cerne sa nature. Très longue et très large, elle ne semble pas avoir été visitée récemment, à part peut-être dans une portion de 50cm sur 80cm qui semble plus propre que le reste. Je descends donc quelques centaines de bouilles sur ce spot et alentours et j'y installe un montage. Pendant les quelques heures qui suivent, et malgré le vent qui complique les choses, je tends mes cannes et amorce le secteur. Mes quatre cannes seront équipées de la même façon, bonhomme de neige sur bas de ligne fluoro de 15cm en 58/100 et hameçon n°1. Toutes sauf une, qui résiste encore et toujours à l'envahisseur, à base de popopopup 15mm, bas de ligne en tresse et pioche Parigot n°4. Quelques kilos de noix tigrées et de bouillettes rejoignent le fond, en espérant que cela mette en appétit quelques fishs. Parce que de ce côté, je n'en ai pas vu un seul sur tout le secteur. Ni carpe, ni tanche, ni brème, ni rotengle... Bon, je sais qu'elles sont régulièrement dans le coin, et que surtout, à chaque fois ou presque que l'on repère du poisson et que l'on pêche dessus, cela à tendance à les faire fuir. Donc je ne les ai pas cherché outre mesure, et ma stratégie était de débuter par au moins trois ou quatre nuits sur ce poste, pour voir si cela changerait par rapport au « search & catch » habituel.

Je me couche confiant et fatigué le soir, en espérant que ce bon vent fasse correctement son œuvre, et m'amène durant cette première nuit les poissons tant attendus.
Malheureusement, au petit jour le lendemain matin, le vent est totalement tombé, et les poissons eux, ne sont jamais venus me réveiller en fanfare et m'injecter ma dose d'adrénaline. Je suis déçu, mais bon, en même temps, c'était le risque de choisir un poste un peu à la TheOne again. Je reste, je pars ??? Avant toute chose, je vais aller vérifier mes spots. Aucun d'eux n'a l’air d’avoir reçu de visite. Une ballade un peu plus lointaine ne me permet pas d'observer la moindre écaille ni le moindre signe d'activité. Je descends des tigers un peu partout, au cas où. Ce matin encore, il a bien caillé... P-Y m'annonce au téléphone un petit 3° et un ressenti de -1° avec le vent cette nuit. Cela a peut-être poussé les poissons à s'éloigner des berges, tout simplement. Mais la météo promet une grosse remontée des températures en milieu de semaine, et je compte là-dessus pour voir les grosses venir frayer devant moi. Je croise les doigts, et je mise tout sur mercredi-jeudi. Et ce, depuis déjà une semaine, puisque la météo ne change pas et à l'air sûre d’elle. Je ne vais donc pas non plus m'inquiéter plus que ça. Je profite de ce premier jour pour simplement recharger les accus. Ça sert aussi à ça les vacances !!! Farniente, lecture, une petite binouse, du soleil et un peu de chaleur l'après-midi, je devrais survivre à cette cadence infernale...
Je profite toutefois de cette matinée sans vent pour bien analyser les spots ou pêchaient mes cannes, et pour tout retendre à neuf. Car le vent doit revenir dès le début d’après midi. Il ne me faudra pas moins de deux heures, car des quantités incroyables d'herbes se sont déposées sur mes tresses et il me faut les nettoyer une par une. Un vrai bonheur. Comme prévu, je passe mon après midi à lézarder, et un coup de fil à mon pote anglais Lee me permet d'apprendre que je suis seul Français sur le lac, et cerné par sept de ses compatriotes. Je lui propose de passer boire un thé ou une petite bière le lendemain.

Juste après la disparition du soleil derrière les arbres, j'observe trois sangliers sortir du bois à 200m sur ma gauche. Ni une ni deux, avec le vent qu'il y a, je dois pouvoir les approcher sans qu'ils ne me repèrent. J'enfile ma cagoule et monte le 75/300 sur mon reflex (Canon, what else ?). Je rentre ensuite dans le bois et la roselière derrière moi. En empruntant les coulées, j'arrive à longer plus ou moins facilement la bordure dans leur direction. Après quelques minutes, je m'approche doucement de la lisière. Je ne suis qu'à une vingtaine de mètres, et ils ne m'ont pas repéré. Je pourrais faire de belles photos d'ici, ils sont pile dans mon axe. Mais je pourrais aussi essayer de m'approcher encore un peu plus près. Yes, je tente le coup. Retour dans les roseaux, je fais une petite dizaine de mètres, je les entends pas loin, et là, c'est le drame. Je me coince le pied dans une racine, et m'étale de tout mon long. Plus un bruit, j'approche tout doucement, et bien entendu, je suis seul... La loose dans toute sa splendeur.

Je n'ai plus qu'à faire demi-tour, direction les cannes. Une dernière cigarette et zou au lit. À moins que... À moins qu'aux toutes dernières lueurs du jour, le piège posé sur la grande tache face à moi ne trouve preneur. Une touche toute en finesse, quelques bips, de-ci, de-là. La canne se cintre, mais le frein réglé assez dur peine à laisser filer la tresse. Je récupère le bateau, et en avant Guingamp !!! Quelques poignées de secondes plus tard, je tiens le premier poisson de ma session. C'est ça qu'est bon. Une commune !!! Ohhhhhhh... Dans la douzaine !!! Hooooooooo...
Spring's Feeling (2012)
Premier poisson d'une série qui sera, je l'espère, faste !!!

Direction le sac pour cette dernière, et pour moi aussi d'ailleurs. Il faut que je me repose, car un départ aussi tôt en soirée augure de bonnes choses pour la nuit qui est désormais bien installée.

Que dalle oui !!! À part une grosse fraîcheur qui m'a obligé à mettre une veste polaire supplémentaire dans le courant de la nuit, mon score n'a pas changé lorsque ma femme me réveille pour me donner la météo du jour au petit matin. J'en profite pour me balader à nouveau sur tout mon secteur, où je suis seul, et amorcer deux autres postes. Mais cette promenade brille encore une fois par l'absence totale du moindre poisson sur les bordures. Le petit coup de froid a l'air d'avoir refroidi les poissons aussi. Tout du moins sur les zones habituelles. En milieu de matinée, j'ai la visite d'un anglais fort sympathique que j'avais rencontré le printemps précédent. J'en profite pour faire la séance photo prestement.

C'est sa troisième session sur le lac, et il n'a toujours pas eu le plaisir d'y caresser la moindre écaille. Après une petite heure de conversation, et toute en anglais s'il vous plaît, car Julian ne parle pas un mot de français, je lui propose de s'installer sur ma droite. Julian est du genre tranquille et de bonne compagnie. Et puis s'il vient, cela me permettra de fortifier mon anglais courant. John is in the kitchen !!!

En début d'après-midi, j'observe un autre anglais qui va s'installer droit sur les spots que j'ai amorcé plus loin le matin même... Fuck fuck et refuck !!! Son zod blanc est visible à des kilomètres à la ronde. Une heure plus tard, j'ai la visite de Lee et de son fils. Ils sont là depuis déjà six nuits, et n'ont toujours pas vu la queue d'une carpe. Ils vont se diriger pour la nuit qui arrive sur LE squat à biwys du lac.

Vers 19h, je vois Julian traverser et venir se poser avec son canoë 80m sur ma droite. Il lui faut deux allers-retours pour transporter son matos, et vers 21h, il est tendu à son tour. Technique somme toute assez british, puisqu'il pêche avec des pop up de 10mm et des hameçons Wide Gape n°6 et 8, le tout avec une plombée de 4oz... On discute de choses et d'autres, il me parle de son lac, en Angleterre. Un lac public d'environ 70ha, où nagent 10 carpes. Ils ne sont qu'une petite poignée de cinglés à le pêcher, car d'une, la pêche de nuit y est interdite, et de deux, c'est un lac public, et Outre-Manche, c'est le royaume du privé. Comme il me l'explique, il gerbe sur les privés, et les magazines qui sont maintenant de véritables catalogues publicitaires. Et puis à ce qu'il me raconte, les poissons de son lac n'ont pas besoin de leurs appâts pour survivre. Un poisson par saison, c'est déjà pas si mal. Un fêlé comme je les aime... Enfin, il me sort une boutanche de sky sous le nez, et m'explique que cette bouteille, il l'a acheté lors de sa première visite sur la mare. Il ne l'ouvrira qu'après la prise de son premier poisson ici. Du Glenfiddich 12 ans d'âge. Pas l'air mauvais son alcool écossais... Mais elle a déjà fait plusieurs traversées du chanel, et il désespère de pouvoir l'ouvrir un jour. Si je veux moi-même pouvoir y goûter, va falloir qu'on soit bon !!!
 
Juste avant 22h, je lui fais un signe pour lui indiquer le fond de baie sur notre gauche. Quelques sangliers viennent d'apparaitre et commencent à fouiller les bordures. Je ne sais pas s'il mange de l'herbe ou s'ils chassent les grenouilles, qui sont légions à cette époque là. Encore une fois, je file mettre la cagoule et prendre le reflex, mais là, malgré le peu de vent, je préfère longer l'extérieur de la bordure. Chat échaudé craint l’eau froide...

Arrivé à 20m d'eux, je stoppe quelques poignées de secondes, mais tout va bien, ils disparaissent derrière une énorme touffe de joncs. Je m'approche donc quasi en rampant, et me redresse doucement derrière la petite barrière végétale. Ils sont à dix mètres de moi et me tournent le dos. Là, je me fais plaisir. Je les mitraille, mais il fait quasiment nuit, et je n'ai pas pris mon trépied. Je change les collimateurs, je monte les ISO au maximum, je teste un peu tout en fait, mais rien n'y fait, sans trépied, sans lumière, avec l'adrénaline qui fait monter mon rythme cardiaque à 5000 battements minute et des cibles mouvantes, c'est mission impossible, les photos sont floues, floues et floues. Quel dommage, le spectacle est terrible.
Spring's Feeling (2012)
Cela commence par une scène de sexe gratuite, puis après ça, ben, il fait faim. De temps à autre, ils se méfient des déclenchements de l'appareil et restent quelques instants à me regarder, sans me discerner grâce au camouflage, puis reprennent leur activité. Je pense à mon pote Guillaume, qui serait le roi du monde à ce moment là...
Je les laisse donc, car il est presque l'heure du départ de la veille. Des fois que... Mais n'ayant pas vu un seul poisson encore ce jour, je le sens vraiment moyen moyen. Je fume tranquillement une petite roulée avec Julian quand la même canne que la veille se cintre à la même heure. Excellent !!! Au moment où je monte dans mon boat et mets le moteur en route, quelques remous de bonne facture ont lieu juste devant moi. Quelques poissons sont arrivés, sans qu'on en ait eu conscience. Et elles viennent juste de repartir... J'ai le droit à un combat honnête. J'épuise une petite commune, et celle-ci repart à l'eau aussi sec (ce qui est paradoxale non ???). Julian est un peu dépité de ne pas avoir vu le poisson, mais je n'avais pas remis le tapis dans mon annexe, et c’était compliqué de retendre ma canne dans le noir sans repasser par le bord. Je lui dis qu'il y en aura d'autres, il a l'air moins sûr que moi. On prend tous les deux la direction de notre bed, mais avant ça, il remonte ses montages.

Lorsque nous nous revoyons le lendemain matin, il est retendu, et moi, je n'ai rien revu de la nuit. Ma session part sur des chapeaux de roues, trois nuits et seulement deux saucisses. Dans la matinée, Lee et son fils Liam s'installent dans la baie sur laquelle j'avais fait un deuxième coup. Et à priori, mes noix tigrées n'ont pas bougé. Bon ben, c'est soit je reste ici, soit je change carrément de secteur. D'autant plus que cinq des sept anglais sont là pour deux semaines. En tout cas, eux, ils sont toujours capots. Jeanne d'Arc remenber !!! Je fais un tour en bateau, et pour ne pas changer, je ne vois encore aucun poisson. Pourtant il y en a bien quelques uns dans le coin. Je repense à un point gps que j'avais posé quelques années auparavant sur une source dans ce secteur, et après vérification, elle est à au moins à 450m. Plus mon trip la pêche à longue distance. Nous passerons toute notre journée à observer l'eau, et nous verrons quelques sauts face à nous, à au moins 5/600m. Nous les avons trouvées !!! Mais elles sont hors de portée. Et rien ne prouve qu'elles mangent là-bas. Profitant de ce beau soleil et d'une surface lisse, j'emmène Julian à la découverte du lac en bateau.

Après quelques dizaines de mètres, on croise une commune maillée, et voilà, il a enfin vu du poisson se baladant ici, depuis le temps que je lui en parlais. Quelques tanches et gardons plus tard, un «plouf» sonore et retentissant suivi d'un «shit» me font comprendre ce qu’il lui manquait ici pour décapoter. En effet, son portable (celui de son boulot) vient de couler au milieu des herbiers, dans 1.50m d'eau. Impossible de le retrouver, et un plongeur n'aurait pas changé grand chose (spéciale dédicace). Il est dépité, mais je lui explique que son don va permettre aux carpes de le connaître, et donc que son premier départ sur le lac est dans les starting blocks. On va ensuite faire un tour du côté où il pêche. Il y a loupé de belles choses. Il passera l'heure suivante à retendre ses cannes.

En fin d'un après midi étouffant de chaleur, je cuisine un petit mix patates sautées – chorizo doux et fromage à raclette. Y'en a un qui en reste sur le cul et qui me promet qu'il fera ça dès qu'il rentrera chez lui pour sa femme et sa fille. Tu m'étonnes que ça lui mette les papilles en ébullition, trois jours qu'il se nourrissait d'œufs et de lard. Y'aura quand même eu un côté sympa dans la bouffe qu'il aura ramené, c'est du cidre de poire en canette de 50cl. Vraiment un délice, et super rafraichissant. On a bien bouffé, on a bien bu, et c'est forcément la peau du ventre bien tendu qu’on nous voit nous poser sur les levels devant mes cannes vers 21h30. Jamais deux sans trois, on est paré. Mais si les carpes ne se manifesteront pas ce soir là, les sangliers, eux, batifolent de nouveau dans la végétation derrière nous, à moins de 20m. On voit les roseaux et arbustes bouger au rythme de leurs grognements. Et la chaleur retrouvée de la journée fait que très rapidement, on entend le bourdonnement si caractéristique de milliers de moustiques qui planent encore au dessus de la canopée. Il suffit de lever les yeux au ciel pour apercevoir les nuages noirs qui n'ont pas encore pris la décision de descendre voir si le sang est plus frais en bas. Je m'empresse donc de me mettre de nombreux coups de spray, et allume deux spirales sur mes côtés. Julian, lui, me certifie que son petit bracelet à base de citronnelle sera suffisant. J'ai beau lui proposer mon spray, il n'en démord pas. Dès que la nuit commencent à s'installer, les hordes sauvages s'élancent à l'assaut de nos corps, et le mien, manifestement, ne les intéresse pas le moins du monde. Par contre Julian, lui, a des dizaines, que dis-je, des centaines d'admirateurs. Beaucoup, juste devant lui, alors qu'il essaye de les chasser avec ses mains sans arrêt. Ils ne sont qu'une simple diversion. Je regarde alors son dos. Peut-être cent, deux cents moustiques sont posés dessus. Heureusement que sa veste est épaisse. Il est temps pour lui de prendre une sage décision, et d'admettre que les antis moustiques anglais ne sont pas très utiles ici. Voilà, il a voulu tester, c'est fait. Avant qu'il ne rejoigne son campement, je le persuade de pêcher cette nuit. Avec les quelques poissons vus dans l'après midi, je le sens bien. Lui, pas trop. Bye my friend, have a shit night !!!

 

Ti Ti Ti Ti TiTiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Yes sir, c'est parti !!! Je monte dans le boat, il fait presque jour, l'aube pointe le bout de son nez. J'ai encore une fois trop bien dormi cette nuit. Mais ce réveil en fanfare me plait vraiment. Le poisson n'a pas l'air féroce, et après quelques secondes, une petite commune passe devant moi. Shit, fuck, fait chier, je suis vraiment abonné aux saucisses. Puis là, c'est le big instant, celui qui reste gravé à vie dans la mémoire. Elle se retourne devant l'épuisette, et toutes ses écailles se détachent.
A chacun son bijou...

En un millième de seconde, je repense à une photo postée par Freddy l'année passée sur le forum, lorsqu'il avait relâché une belle fully, et qu'en se retournant au moment de la photo, toutes les écailles s'étaient détachée de la même façon. Bref, je réalise que j'ai une fully au bout du fil, et qu'il ne faut surtout, mais alors surtout pas que je la décroche. Méga pression, je tremble un peu, est-ce dû à la fraicheur du matin ???

Rien n'est moins sûr. Une fois cette dernière capturée et en attente dans un sac, je savoure le moment. Je file voir Julian, faut que je m'exprime.
 
J'arrive, et lui aussi est levé.
Il a la banane jusqu'aux oreilles. Ça sent bon de ce coté là de la Manche aussi. En effet, bien qu'il ait enlevé tous ses montages à la nuit, il a mis son réveil à 2h du mat', et a retendu une seule et unique canne.

Cette dernière lui a donné une belle commune une heure plus tard. Ses compatriotes eux, par contre, sont toujours capots. Je lui rappelle donc son offrande aux dieux du lac la veille, et on rigole un bon coup. Ce matin, pour changer, se sera un petit déj' à la Despé pour fêter ça. On attend la venue de Lee et de son fils, qui sont rejoint par un autre barbare et c'est en groupe que l'on fait la séance photo.
 
Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)
Puis vint l'heure de la troisième mi-temps. Quelques gorgées plus tard, Julian me dit qu'il va partir faire quelques courses. De la boustifaille ainsi qu'une paire de waders. Bon, ben, je l'attendrais donc pour manger. Il devrait être là vers 15h maxi. On se fera péter un petit festin pour fêter toutes ces émotions. J'en profite pour aller retendre et prospecter l'étendue d'eau face à moi. La météo annoncée pour les heures qui arrivent risque d'être dantesque. Des orages violents sont annoncés dans la région.
Après quelques tours et détours au large, je repère quelques poissons qui se baladent entre deux eaux. J'amorce copieusement le secteur avec des billes jaunes. Si le parfum m'est totalement indifférent, cette couleur l'est moins car je pourrai repérer mes billes et voir si elles disparaissent, et ce, par cinq mètres de profondeur. J'observe de l'autre coté du lac un amoncellement de très gros nuages blancs. Un mur, ni plus ni moins. Va quand même falloir que Julian se magne un minimum, car sinon, il finira rincé...
En milieu d'après midi, Ncl me passe un petit coup de fil histoire de prendre la température car il revient en fin de semaine. On papote deux secondes, et il m'explique vite fait ce qui a bien marché pour Rémi et lui la semaine précédente. Si ses infos ne m'apportent rien de neuf pour mes trois cannes de droite, ça me titille carrément pour celle de gauche. La physionomie de ce que j'y pêche est similaire à ce qu'ils ont pratiqué à l'opposé du lac.

Et si je fais un rapide calcul, ce montage pêche...80cm trop loin. Ce côté-là n'ayant rien donné, je ne risque rien à changer ma stratégie.

Ni une ni deux, je replace ma ligne. Ceci fait, je sors le level, un bouquin, et je m'installe face à la mare. Il fait lourd, et il n'y a pas un pet d'air. Ça va finir par craquer. Une demi-heure après, méga start sur la canne que je viens de retendre. Nico me porterait-il chance ??? En tout cas, l'analyse qu'il avait faite avec Rémi est valable des deux cotés du lac.

Une miroir me rend visite, et elle prend la direction d'un sac. J'envoie un sms à Julian, parce qu'en plus, il commence à faire faim là. Je n'ai rien mangé depuis la veille et mon estomac commence à crier famine. Enfin, vers 17h, je l'aperçois qui met son canoë à l'eau sur la rive en face. Il est grand temps, le ciel gronde dans mon dos.

Je laisse un message à Nico pour lui confirmer la justesse de ses remarques, et alors que Julian met pied à terre, nouveau run sur la même canne. Arrivé au dessus du poisson, j'aperçois une magnifique tanche. Pas de soucis, je suis preneur, je trouve ce poisson magnifique. Nous enchaînons de suite les photos, car le ciel se fait de plus en plus menaçant.
Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)

Pendant que mon binôme se dépêche de retendre ses cannes, je reçois le fameux «coup de fil à un ami». Guillaume, qui fut longtemps ma moitié pêche du coté de Besançon m'appelle pour savoir si je suis au lac, car il viendrait bien passer le week-end avec moi, histoire de faire un peu de photos.

Après mon déménagement, il a stoppé toute activité halieutique et s'est lancé tête baissée dans la photo animalière. Et grand bien lui en a pris, car il est vraiment bon dans ce domaine là !!! Vu le nombre de gorets aperçus depuis mon arrivée, je lui confirme que je compte vraiment sur lui. Cela fait plus de quatre années que l’on n’a pas dormi ensemble au bord de l'eau, on va passer un bon moment, même si cela m'oblige à rester sur ce poste encore quelques jours. Tant pis, il me restera encore une semaine pour bouger, et d'ici ce week-end, je ne le regretterai peut-être pas.

Enfin, pour l'instant, mon esprit est accaparé par les nuages noirs qui s'amoncèlent au-dessus de nous. Devrait pas tarder à dracher. Julian de retour, nous nous précipitons sous le parapluie installé à mi chemin de nos couchages. Nous voilà sous une pluie battante, nous ne voyons même plus la rive en face. Mais par contre, la bouteille de Glen est enfin débouchée.

Un p'tit sky ??? Ben why not... Il me sort avec ça des petites graines grillées et épicées. Cela à beau être des épices douces, chaque bouchée nous arrache des grimaces et les fous rires qui vont avec. Dès que l'un de nous reprend une petite pincée, on lui souhaite bonne chance...

C'est un mix vendu dans les épiceries Indiennes du coté de Manchester. Il me dit que la version «hot» est vraiment immangeable, ce dont je n'en doute pas un instant...
 

Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)
Dans l'heure qui suit, les éclairs se succèdent, et l'un deux tombe droit sur le poste ou pêchent Lee & Son... J'essaye de les appeler, mais pas de réponse. Je stresse un peu mais reçois vite un sms. Quand le déluge cesse au-dessus de nous, nous profitons du spectacle.
Mon envie de manger est bien loin derrière moi, et Lee arrive en famille et une autre bouteille de Glen (du 20ans d'âge) pour fêter le premier poisson de son ami.

Pelle mêle, je me souviens que lors de cette soirée, j'ai eu une tirée sans suite, un départ et une miroir au sac, et que j'ai fini par rendre les armes (et pas que...) vers 23h, ayant à l'esprit que je ne suis qu'un blaireau, et que ça pourrait me coûter le poisson que j’attends...

Je me doutais que de n'avoir rien mangé depuis la veille me porterait préjudice quand je me suis mis en tête de montrer à trois anglais ce qu'un Berrichon est capable de leur faire subir... Je me couche enfin et fini par sombrer, espérant entendre mes détecteurs. Et oui, le miracle arrive, j’entends bien mon détecteur de gauche et me lève avec un fantastique mal de crâne... Faut vraiment être con.

Je combats un poisson qui fini lui aussi dans la filoche. Durant tout le temps, j'ai d'un coté un fantastique levé de soleil qui me réchauffe le cœur, et de l'autre, à une trentaine de mètres, une bonne quinzaine de sangliers qui retourne la bordure, et ne se préoccupent pas le moins du monde d'un pauvre pêcheur. Il faut absolument que je fasse des photos de suite, tout est terrible...

Mais non, je mets le poisson au sac et retourne me coucher. Je sombre... Un, puis deux bips me font rouvrir un œil. C’est tout ??? OK, je sombre...

Une bonne odeur de café me réveille enfin. Julian m'attend, assis devant mon abri. Ma tasse m'attend elle aussi. Je me lève lentement, et un sourire entendu nous éclaire le visage lorsque nos yeux se croisent.
_ Are you OK this morning ???
_ Yes, thanks...
Enfin, ça va, mais pas tant que ça quand même. C'est l'after Glenfiddich là...
 
Nous parlons de notre nuit, qui n'a rien donné pour les sept anglais. Moi, je m'en tire un peu mieux, mais je ne touche que des petits poissons. Et je me demande bien où je pourrai aller, sachant qu'ils sont nombreux sur le lac, que Freddy et Ncl arrivent aujourd'hui et demain, ainsi que Nico le Parigot et son collègue. Wait and see. Nous faisons les photos des deux miroirs (une tordue et bossue et l'autre avec une face éclatée par la fraye), et je regarde vite fait mes cannes.
Spring's Feeling (2012)

Les deux bips du matin me font cogiter. Vu les quantités d'herbiers en bordure, deux bips, cela pourrait très bien être une touche à revenir, ou une touche latérale, et le poisson m'attend peut-être quelque part, calé. J'ai déjà eu le cas ici, en n'ayant eu aucun bip. Au cas où, je pars vérifier canne en main. Le fil part sur la droite.

Ben voilà, j'ai eu une touche. Je finis par rentrer la tête de ligne, et là, calée dans 1m50 d'eau, je vois une jolie miroir. Elle est posée sur le fond. Je tire sur mon fil, mais manifestement ce dernier est bloqué dans l'herbier précédent. Merde, ce poisson n’a pas l'air vilain. Clairement le plus gros que j’ai touché cette année. Et il reste sagement sous mon bateau. Je prends ma gaffe, commence à tirer doucement sur le fil dans l'herbier, pour voir ce qui coince, quand quelques mètres devant moi, j'aperçois un beau poisson qui part comme une balle. Un petit coup d'œil et voilà, c'est fait. Je viens de perdre mon premier fish de la saison.

Et comme je l'avais pressenti, uniquement par ma bêtise de la veille. Si j'avais été dans un état normal, ce matin, je me serais levé. Peut-être que cela n'aurait rien changé, mais peut-être pas. Dans l'après midi, rebelote. Un bip. Je m'approche de ma canne, le scion est très légèrement courbé. Aucun doute possible, y'a un fish au bout. J'arrive au-dessus d'un big herbier, et le poisson est calé dedans. J'essaye de l'en extraire, mais là aussi, casse nette de la tête de ligne juste au-dessus du montage. Merde, fait chier. Je repasserai toute l'heure qui suit à changer toutes mes têtes de ligne. Même un 70/100 souffre énormément dans ces hectares d'herbiers. Là, d'un seul coup, c'est vraiment la big big loose.

J'ai pas faim (j'ai des réserves...) et file faire une petite sieste. Quand je me lève, Julian a fini de préparer un chili géant. V'là comme ça sent bon !!! D'un coup, je me rappelle que j'ai rien mangé depuis...deux jours. Comme je m'en vais lui casser la gueule à son chili là... Un apéro ??? No thanks !!! Je viens d'arrêter de boire...

Mais à la première bouchée de son fabuleux plat, y'a comme un petit problème.

C'est quasi immangeable tellement c'est épicé. Merde, j'en ai pris une pleine assiette. L'air d'un con Jean Pierre. Je prends une deuxième, puis une troisième bouchée, et je ne vois pas Julian avoir de réaction particulière.

Soit il est cramé, soit c'est moi qui suis cuit... Pourtant, j'adore les mets épicés, mais là, mon front se couvre petit à petit de gouttes de sueur...

Après la cinquième bouchée, je lui demande si lui aussi trouve ça épicé. Là, il m'explique qu'il ne comprend pas, que c'est immangeable, et qu’il n’en était pas sûr vu que j'avais l'air d'apprécier. Grande crise de rire...

Nous finissons à grande peine nos assiettes, et lorsqu'il m'en repropose une tournée, je décline poliment l'offre : What a fuck, it's just good for pigs... Nouvelle crise de rire, il en reprend quand même un peu, mais boit bien un litre de jus de raisin fermenté avec.
La nuit et la journée suivantes sont très – trop- calmes, mais quand la nuit tombe le vendredi soir, de multiples bonnes nouvelles s'offrent à moi.
Déjà, quatre anglais sont partis ce matin. Ils n'ont pas fait une seule touche de la semaine, alors qu'ils avaient des poissons sur leurs secteurs depuis déjà deux trois jours, et ont lâché l’affaire. Lee, son fils et Julian, eux, partiront demain matin vers un lac plus facile du nord du pays pour faire quelques fishs si rien n'a donné lors de cette nuit.

Le fiston doit prendre quelques poissons avant de retourner aux études. Enfin, demain matin, Guillaume et Stan arrivent. Qui plus est, Ncl est arrivé ce soir, et alors que nous parlions au téléphone, et qu'il n'était tendu que depuis demi-heure, j'ai eu droit à un départ en direct live. Freddy lui aussi a touché.

Les poissons se mettent en activité, c'est cool. Encore 24h, et il sera temps de me mettre à chercher du poisson sur une autre zone. Là, je commence à en avoir marre de les attendre. Ras le bol de faire du camping. Et encore, s'il y avait du poisson actif devant moi, je ferai avec, mais là... Et la météo annonce d'énormes orages pour le début de semaine suivante, et des vents importants, alors ça va chier !!!

Ce soir là, à la nuit, un imposant ami poilu sort de la forêt derrière moi. Il fait presque nuit, et je l'observe pendant une petite heure. Il est à une trentaine de mètres de moi, et les mottes de terre volent de part et d'autre. Une fois couché, je l'entendrai continuer son manège plusieurs dizaines de minutes, et ce, tout autour de ma tente. Une ou deux fois, je pousserai une gueulante, y'en a qui aimerait dormir maintenant. Mais cela ne lui fait ni chaud ni froid, et s'il s'en va vite sous le couvert des arbres, dans les minutes qui suivent, il est de retour. Un peu avant minuit, je mets au sac une belle commune.
Cool. Y'aura séance photo avec les potes.
 
Le lendemain matin, Stan arrive une petite heure après Guillaume. On se boit une petite mousse, et faisons les clichés du poisson juste avant le départ de Julian.
Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)

Voilà, les hordes anglaises plient bagages devant leur tôle quasi générale. Un poisson pour sept pêcheurs en dix jours, c'est light... Stan reprend le poste pour la nuit qui arrive, histoire de passer une bonne soirée tous les trois. Et demain matin, après le départ de Guillaume, conseil de guerre. Je ne tiens pas à rester plus longtemps sur ce poste.

À la tombée de la nuit et au levé du jour le lendemain matin, les cochons montreront rapidement le bout de leurs groins, pour notre plus grand plaisir. Mais dès les premiers déclenchements de l'appareil photo, ils regagneront malheureusement le couvert végétal. Guillaume n'aura eu le temps de ne faire que quelques clichés. Les moustiques aussi sont bien présents. On fait avec...

Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)
L'aube pointe le bout de son nez, et une petite miroir suit le mouvement. Quelques poignées d'heures plus tard, Guillaume nous quitte avec regret. J'espère que ce petit 24h passé au bord de ma mare va lui avoir redonné envie de poser quelques jours de vacances l'année prochaine.

Ma première semaine se termine, et bien qu'halieutiquement, il y ait peu de chances qu'elle me laisse des souvenirs impérissables, humainement parlant, ce fut fort. Déjà, pendant quelques jours, j'ai côtoyé mon alter égo anglais, et lui ai fait découvrir le lac sous une facette inconnue pour lui.

Puis enfin les retrouvailles «pêche» avec Guillaume, qui fut l'instigateur du feu sacré qui brûle en moi pour le domaine public et qui m'a montré tant et tant de trésors qui y vivaient, et l'arrivée de Stan ont couronné ma dernière nuit sur ce poste. Je vais, ou plutôt nous allons, nous mettre en quête des poissons qui m'ont fait défaut depuis une semaine.

Le Graal n'est pas atteint, et peut-être ne l'atteindrais-je jamais, mais l'aventure qui nous y conduit est des plus passionnante.

L'heure du «Search & Catch» a sonné...

Voilà, le rideau est tiré sur déjà sept journées et sept nuits de pêche. Le résultat en terme de prises est à mes yeux totalement obsolète. Neuf poissons. Et deux casses. Mention passable, peut mieux faire. J'ai voulu tester ce que je ne pratiquais plus depuis quelques années : le stand-by sur un poste en espérant qu'un bon poisson passe devant moi et ai faim (autrement appelé «camping»). Perdu.

Maintenant, c'est moi qui ai faim de poissons. Avec Stan, notre motivation est à bloc et nous comptons bien mettre à profit cette semaine qui nous attend. Mucus, écailles et adrénaline sont au programme.

Comme le disait si bien Michael BUFFER, un célèbre speaker Américain : Let's get ready to rumblllllle !!!

Spring's Feeling (2012)
Après avoir ramené Guillaume à sa voiture, je pars directement prospecter les berges sur notre gauche tandis que Stan, lui, part prospecter de l’autre coté. Alors que je suis en mouvement depuis plus d'une heure et me prépare à rentrer au campement à vide, je tombe enfin sur ce que je cherchais.

Quelques poissons se font nonchalamment dorer au soleil dans les herbiers. J'appelle Stan et lui explique. Lui me dit qu'il a trouvé des poissons en alimentation. Conseil de guerre téléphonique, et c'est décidé. Je benne les 15kg de tigers que j'ai dans mon boat sur les poissons de mon coté, et on file plier notre matos pour aller pêcher l’autre zone.

En arrivant au poste, je croise Stan qui part déjà s'installer. Motivé motivé !!! Deux heures plus tard, nous sommes retendus. Les poissons avaient cessé leur activité avant son retour, et s'étaient eux aussi calés au soleil dans les herbiers. Stan est installé dessus, et moi, je décale d'une centaine de mètres. L'avantage de ce poste, c'est la proximité d'une zone urbaine.

Pourquoi est-ce avantageux ??? Ben parce que ce soir, c'est pizzas au programme !!! Avec une petite mousse bien fraiche, ça le fera carrément, car il fait encore une chaleur à crever aujourd’hui. Nous nous mettons d'accord avec Stan, dans la mesure où nous pêcherons ensemble, nous partagerons nos touches. Une chacun son tour.
C'est comme ça que l'on conçoit notre pêche. En équipe.
 
Et si un beau poisson tombe me direz-vous ? Et bien si un beau poisson tombe... Tant mieux !!! On est là pour ça après tout. Mais pour ce soir, on sera un peu éloigné, Stan pêchant depuis son bateau. Vers minuit, je touche une miroir devant moi.

Une fois glissée dans l'épuisette, j'allume ma frontale pour retendre, et là, gros problème. Partout autour de moi, l'eau est marron. C'est clair et net, les carpes sont en train de tout défoncer dans le secteur. Et je n’ai pas mis de repère... Je sonde vite fait, le fond à l’air dur et je ne remonte pas d’herbe sur l’hameçon. Allez hop, je repose, ça pêche.

Mais non, en fait, en allant chercher mon montage dans la matinée, je me rendrais compte que j'ai retendu mon montage à un mètre environ d'ou il le fallait, dans une petite épaisseur d'herbe... La zone autour est complètement défoncée. Manifestement, j'ai loupé ma nuit en posant mon montage de travers. Le prochain coup, je mettrais un repère. Stan lui, n'a pas eu le moindre bip. Ce midi, il a rendez-vous à mi lac avec Freddy pour lui livrer des produits de contrebande. Mais avant ça, on a un poisson à libérer.
Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)
Une fois fait, Stan part à la rame pour son rendez-vous. Il attendra Freddy en vain sur le lieu prévu, n'ayant pas réussi à le joindre par téléphone pour confirmer sa venue. Tant pis, on le croisera probablement un peu plus tard dans la semaine. Alors qu'il s'éloigne de la bordure ou il a patienté une petite demi-heure, Stan se rend compte qu'il n'était pas seul au monde comme il le pensait, mais à sa droite et à sa gauche, deux hommes se font bronzer...nus.

Je comprends mieux avec un peu de recul pourquoi il a mis autant de temps à revenir...

D'ailleurs, en revenant, il passe par un secteur magnifique, ou nous n'avions pas vu écaille qui vive la saison passée, mais ou il a fait deux touches le week-end précédent, à l'époque ou il était encore propriétaire d'une magnifique remorque... Et il voit des carpes, beaucoup de carpes.

Il me prévient, et lorsqu'il arrive à bon port, je l’attends, toutes nos affaires sont pliées et les bateaux chargés. Pas de temps à perdre, on trace la route. Une fois sur place, on laisse nos affaires et on va découvrir notre nouveau secteur. On pêchera ensemble depuis un poste plutôt réduit, mais en gérant ça à deux, ça devrait y aller. Dans l'heure qui suit, on voit des tanches, beaucoup de tanches. Et on voit des carpes, beaucoup de carpes...

Mais pas une seule d'entre elles ne doit passer les 6/8kg. Et pour couronner le tout, ce ne sont que des communes... Des hordes sauvages de petites communes ne l’étant pas moins...

Ayant déjà pris deux poissons depuis son arrivée, je laisse notre première touche à Stan. Alors s'il veut faire des saucisses, pas de soucis !!! De toute façon, on va s’éclater. Pis demain, on repartira vers le secteur ou pêchent Ncl et Freddy, histoire de leur dire bonjour, car ils doivent partir dans deux jours.
 
En attendant, ça va être du sport, car la zone est bien encombrée, herbiers, arbres morts et souches de partout. On passe la fin d'après midi à observer les tanches qui sont en surface, et qui se retournent un peu partout. Vers 21h, alors que j'ai l'œil sur mes cannes, je vois quasi simultanément l'une d'entre elle qui se cintre alors que dans le même temps, à 80m du bord, il y a un méga remous en surface.

Stan est au taquet, mais moi, beaucoup moins. Lui n'a pas vu ce remous. Et cette canne pêche à au moins 200m. Il ne comprend pas pourquoi je ne prends pas la canne, et je lui explique que pour moi, c'est un silure qui devait chasser sur les tanches et qui s'est retourné sur ma tresse.

Et dans les minutes qui suivent, rebelote. On n’a pas vu le poisson, mais bien l'eau qui a giclé. Quelques sensations... Deux heures plus tard, alors que l'on est en stand bye et qu'on regarde les étoiles en pensant aux Parigots, méga départ sur une des cannes de Stan. Yessssssss !!!
 
Enfin, les choses sérieuses commencent !!!
 
On file en bateau au milieu de toutes les autres tresses qui sont en surface, sur les herbiers. Là, ça va encore, par contre au retour, je sens qu'on va misérer. Mais le retour pour l'instant, il n’est pas prévu au programme dans l’immédiat. Le poisson file comme une balle, impossible à stopper. Pendant une bonne dizaine de minutes, Stan subit un combat comme rarement j'en ai vu. Le poisson tient une forme olympique. Je le vois un instant passer devant moi, et je lui annonce direct : «La perd pas, c'est un boeuf !!!»... Pressioooonnnnnnnnnn !!!

Et lorsqu'il fini dans la filoche, on est comme deux gosses. On se congratule, et lorsqu'on la monte dans le boat, on sait que l'on a notre premier poisson «valable», celui qui fait que l'on vient ici. Pis merde, c'est une miroir !!!

On retend le montage, et on retourne au bord, l'impression d'avoir eu le cul bordé de nouille quand on repense à tous les poissons aperçus dans la journée, et qui ont simplement disparu. Direction le sac pour elle, et le bed pour nous. Encore une fois en début de matinée, je fais un jolie run et épuise à mon tour une jolie commune. Bon, ben, on va surement refaire une deuxième nuit ici...
Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)
Un petit coup de téléphone chez moi, et ma chérie nous confirme encore une fois la météo qui est prévue à partir de demain, et ce depuis quatre jours. Du vent, puissant, et de travers par rapport à notre poste. Et ensuite, des gros orages. Toute notre partie de la France est en zone rouge niveau orages à partir de demain soir. Vu la configuration du poste, cela risque de devenir extrêmement compliqué. On doit pour commencer traverser environ 80m d'herbiers denses qui sont en surface.

Moteur quasi interdit, ou alors, comme en ce moment, juste jouable si absence de vent. Et après, on risque d'avoir des tonnes d'herbes qui vont se prendre dans nos tresses avec ce vent de travers. Si l'on part sur le secteur de Nico et Freddy demain lors de leur départ, on aura le vent de face, ce qui facilitera les choses, un minimum. Mais avant ça, on a une nuit à faire ici, et notre confiance est au taquet, comme toujours. Je profite de notre journée pour appeler l’autre Nico, apôtre des Parigots, et voir ce que ça dit de son coté.

Les nouvelles ne sont pas fameuses, et ce matin, alors qu'il cherchait à changer de secteur, il est passé dans la baie ou j'avais benné mes 15kg de tigers. A priori, les carpes ont apprécié l'offrande, et, en début de matinée, le secteur était retourné. Il n'y avait plus trace de la moindre graine. Les poissons eux, sont de nouveau callés dans les herbiers. Je lui dis que nous ne retournerons pas de ce coté là du lac, et il s'installe donc avec son collègue sur ce secteur. Notre après midi, elle, sera faite de longues séries de distribution de cartes. Belote Time !!!
 
Un peu avant minuit, nouveau départ sur une de mes cannes. Stan la prend alors que je prépare le bateau, et zou. Même si le poisson nous attend dans les herbiers, une fois qu'on l'en a sorti, le combat ressemble furieusement à celui de la veille. Poisson puissant, qui ne se laisse pas voir. Quant au bout de quelques longues minutes, j’aperçois au loin une belle tache blanchâtre, je remets un petit coup de pression à Stan : «La perd pas, c'est la même qu'hier...». Elle fini à son tour sur le tapis de réception dans le fond du bateau, et là, on explose à nouveau.

Elle est plus grosse que la veille, je le lui garantie !!! Au retour, départ sur la bordure... Merde, non, c'est une tresse... Fait chier. On remonte le moteur, on fini à la rame, et on emprisonne notre captive. On démêle notre merdier à coup de clef de treize, et on fête ça.

Car effectivement, elle passe notre miroir précédente de plus d'un kilo. Mais notre dilemme se complique encore. Doit-on ou non rester sur ce poste avec la météo annoncée ??? Notre cœur dit oui, car on a le bon poste et on y prend les poissons qu'on cherchait. Mais notre raison nous dit qu'avec un gros vent de travers, en pêchant ici à deux, ce n’est pas jouable. A un pêcheur, oui, mais là, avec huit cannes, c'est impossible. Je propose à Stan que l'on descende à deux cannes chacun, car je préfère pêcher bien à deux cannes que mal à quatre, mais il n’est pas chaud. On veut pêcher ensemble, donc ici, ce ne sera pas jouable. Pis si on veut serrer la main des potos, faut qu'on gicle. On fait la séance photo aux aurores, et on part.
Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)

Après un peu plus d'une heure à ramer, il nous reste la partie la plus large du lac à traverser, et le vent s'est levé, plus que correctement. On décide de sacrifier une batterie, sinon on ne sera jamais au bord avant le départ des deux loustics. Une heure après, on est à bon port. Et la batterie est presque cuite. Freddy récupère enfin sa contrebande, et on parle ensemble de nos résultats.

Depuis quelques jours, le lac nous a sorti une poignée de beaux poissons de ses entrailles, et ça, c'est cool !!! Alors qu'on pensait partir sur notre gauche, un homme sort du bois à 50m de nous, habillé en camou, une paire de jumelles à la main. Merde. Qu'est ce qu'on fait ??? Reste plus qu'à partir de l'autre coté, bien que Nico ai pêché ce secteur en fin de semaine dernière et que les appâts qu'il y avait mis n'ont toujours pas disparu. Pis repartir d'ou on vient, c'est maintenant tendu avec le vent qui forcit.

Et les orages doivent arriver cet après midi. Nous sommes en zone rouge, et on ferait bien de se magner de s'installer avant de prendre le ciel sur la tête par Toutatis. Nico repartant de ce coté là pour faire sa dernière nuit du coté de la mise à l’eau, nous l'accompagnons, et bien qu'il passe quelques minutes à nous montrer les zones clés, cela ne change pas grand chose. Les vagues et le vent nous empêchent et de voir le fond, et de prospecter la zone correctement. Nous nous posons en vrac sur le bord, disons au revoir et à bientôt au Lyonnais et j'appelle ma femme pour avoir la météo.

Et là, c'est la totale... Alors que nous suivions l'évolution de la météo trois à quatre fois par jours depuis samedi et que nous étions en alerte orages violents sur toute la région, nous n'avons pas appelé ce matin, pressés de bouger de zone. Elle n'avait pas bougé d'un iota depuis quatre jours.

Nous venons de partir d'un super poste en fonction de cette putain de météo, et là, ma femme m'annonce que les orages se sont décalés, que nous n'aurons que du vent, juste les queues d'orages, et probablement pas de pluie... Si on peut même plus faire confiance à Météo France... Bon, ben va falloir faire avec.

Spring's Feeling (2012)
Une baisse du vent est prévue pour la fin d'après midi. Donc on prend le temps de s'installer. Stan à droite vers le large, moi à gauche vers le fond de baie.
 
Effectivement, comme prévu, le vent fini par tomber. Nous partons tendre nos cannes chacun de notre coté, avec une confiance proche du néant.
 
Nous n'avons pas vu un seul poisson sur le secteur ce matin en tournant avec Nico, et pas un mouvement de l'après midi alors que le vent soufflait droit sur nous. Et là, je commence à voir une écaille, puis deux.

Quelques tanches et quelques carpes se baladent en pleine eau. Fouillouillouille...

D'un coup, j'ai le smyle qui revient. J'en fais part à Stan qui lui, n'a rien vu, et voilà, nous sommes de nouveau au taquet. Rajoutez à ça un couché de soleil fabuleux, et je peux vous certifier que oui, nous avons profité du moment présent...
Spring's Feeling (2012)
A peine l'astre solaire parti réchauffer l'autre coté de notre globe qu'une de mes cannes se manifeste.
Une petite miroir se rend rapidement mais notre joie est inversement proportionnelle à la taille du poisson. Notre poste précédent est presqu'oublié. Pas encore tout à fait, mais presque...

Dans la foulée, départ chez Stan. C'est son tour, et il met au sec une miroir lui aussi, mais un poil plus grosse.

Le temps de souffler et de se dire que ça part super bien, qu'on se retrouve une nouvelle fois dans la nuit, sur mon bateau. Le poisson a l'air un peu plus correct. Tient, une commune. Elles m'aiment bien...

Voilà, nous prenons la direction de nos beds, et nous ne seront pas réveillés par d'autres poissons. Nous avons eu droit à un sacré passage. Trois poissons en deux heures.

Que demande le peuple...

À notre réveil, on sait qu'on est reparti pour une nuit supplémentaire sur ce poste. Petit coup de fil à Nico pour savoir ce qu'ils ont fait depuis deux nuits dans la baie ou mes noix tigrées avaient disparu, et le résultat est sans appel.
 
Les carpes aussi ont disparu, et pas une touche.
Il me dit qu'ils plient, et font le tour du lac pour venir de notre coté. Il leur reste une dizaine de nuits à faire, donc ils ont le temps de trouver d’autres poissons. Nous non.
 
Et demain, les Parigots arrivent. On pêchera probablement tous les quatre ensembles pour leur première nuit et ma dernière.

Mais dans l'immédiat, on a trois sacs noirs qui nagent devant nous, et Ncl passant nous dire au revoir car il quitte le lac pour quelques jours, nous en profitons pour faire les photos.
Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)

La journée se passe sans autre touche, et les parties de carte et de pétanque se succèdent. Pour faire une partie de Wild Pétanque, il faut un «bout de bois officiel», trois bouillettes de 24mm par participant, de couleur flashy si possible, et un cochonnet, à votre choix.

Ensuite, vous mixez les basiques de la pétanque avec la pratique de cette saine activité en forêt...

Spring's Feeling (2012)
Tout un programme... Mais ça passe le temps d'agréable façon. Entre deux parties, un petit tour de carte pendant un apéro dinatoire, et votre journée arrive à sa fin sans que l'on ne s'en rende compte.

Je ne vous apprends rien si je dis que le temps passe trop vite au bord de l'eau.
Et nous revoilà, cannes redéposées à l'identique pour certaines, différemment pour d'autres, à scruter la surface du lac alors que la pénombre commence à s'installer. Encore une grosse poignée de minutes et nous arriverons à l'heure ou nous avons eu la première touche la veille.

Personnellement, j'enfile mes cuissardes, au cas où. Elles me servent aussi de rempart anti mosquitos. Et dans les instants qui suivent, méga départ chez Stan. Le poisson part comme une balle. Nous perdons quelques précieuses secondes alors que Stan enfile ses waders, et prenons enfin l'eau.

Stan se fait corriger par le poisson, bien que le secteur ne soit pas très profond.

 

En voyant la courbure de la canne, et le combat qui ressemble à s'y méprendre aux deux autres livrés sur notre poste précédent, je n'ai pas peur d'annoncer à Stan : «Mon gars, là, c'est un bœuf. La voilà la big commune que tu attends depuis tellement longtemps...». Un petit coup de pression n'a jamais fait de mal à personne. Mais il est un chouillat crispé après ça, et dans la minute qui suit, après un gros rush sous le bateau, bam, c'est la décroche...

Là, c'est comme dans les dessins animés. Imaginez nous sur le bateau, pas une parole, et un moustique qui traverse l'image en bourdonnant... Pour le réconforter, je lui dis que c'est pas sa faute, que c'était prévu comme ça par le destin, et pisse et tousse, pis aussi que c'est qu'un blaireau, qu'il a qu'à pêcher avec des hameçons d'homme et pas des Fox n°4. Ça sert à quoi les amis si on ne se remonte pas le moral...

Le montage est vite reposé, et on se fume une tige en ruminant. Dommage. Mais moins d'une heure plus tard, c'est reparti sur une autre de ses cannes. Je prends une commune plutôt...commune. De retour au bord, Stan met le poisson au sac pendant que je retourne poser son montage.
 
Une fois fait, je reviens vers lui en rasant l'extérieur de la bordure, de façon à ne pas prendre une de ses tresses.

Il me reste une quinzaine de mètres à parcourir quand il me met lui aussi la pression en me disant de bien faire gaffe à sa tresse. «T'inquiète, y'a aucune chance que je sois deda...Ti Ti Tiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii».
Là, je me fais un petit peu sermonner, alors que, putain, j'étais sur de moi...

Je me dépêche de relever le moteur, et bizarrement, ça continue à sonner alors que je suis quasi à l'arrêt, moteur relevé, et qu'à la frontale je ne vois pas la moindre tresse dans l'hélice. «Stan, ferre, c'en est une !!!».

Pinaise, la gueule des pêcheurs... Et le poisson ne se stoppe pas, même canne en main. Je mets le moteur à fond, et elle avance encore, sûr d'elle. Comment dire...y'a pas un mot dans le bateau. J'aurais bien sorti un petit «Ça sent le bœuf...», mais bon, j'ai l'impression que je ferais bien une belle connerie là... Pis de toute façon, c'en était pas un, et une fois sur le tapis, on observe une miroir toute en longueur. Pas loin du mètre la cocote. Un beau petit poisson.
 
Là encore, trois touches en très peu de temps, environ une heure, et puis basta. Manque de came au fond ??? Probablement. Mais notre stock arrive petit à petit à zéro, et y'a quand même une petite dizaine de kilos de billes sur le secteur.

C'est bien peu par rapport à la taille du secteur et au nombre de fishs touchés, mais on est bien obligé de se contenter de ça.

Ma dernière journée de pêche débute encore une fois de la meilleure des façons.
Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)

Ce soir, nous accueillons les Parigots. Rico et Pierre-Yves ne débauchant pas très tôt, il se pourrait qu'ils n'arrivent que peu de temps avant la nuit. Donc je décale mes cannes sur la droite. Dans le pire des cas, on pourra les aider à tendre car on a toutes les trouées du secteur au GPS. Ce qui est sur, c'est qu'on va passer une bonne soirée. Y'a plus qu'à.

Et effectivement, ils arrivent à 21h passée. Le temps d'admirer vite fait le couché de soleil, et on saute dans les bateaux pour tendre toutes les cannes.

Spring's Feeling (2012)
Spring's Feeling (2012)
On mettra quand même une bonne heure à tout tendre. Et ce, pile pendant la tranche horaire qui nous avait rapporté des poissons les deux soirs précédents.

Donc vous l'aurez deviné, si l'on a passé une excellente soirée tous les quatre à refaire le monde, ben niveau touche, cela aura été le calme plat. Tant pis, je n'aurais pas eu le plaisir de combattre le golgoth que j'étais venu chercher ici, mais ce ne fut que partie remise.

Je retiendrais principalement de cette session tous les bons moments passés avec les potos au bord de l'eau. La pêche, elle, n'aura pas été celle que j'espérais, mais je ne vais pas trop me plaindre non plus.

Un petit coup de fil à Julian pour voir s'ils s'étaient fait plaisir sur leur petit lac me confortera dans mon envie de pêcher et d'essayer de comprendre ma mare. Ils ont pris une carpe de 3.5kg à eux trois sur la semaine...

Ce printemps en général aura été avare en beaux poissons, et en miroirs, tout du moins pour moi. Et un peu aussi pour les Parigots.

Au moment où j'écris ces lignes, toutes mes pensées sont tournées vers une seule et même chose : le prochain printemps, qui me permettra de redécouvrir ma mare et tous les trésors qui y nagent.
 
À Kévin, mon frère, avec qui j'ai rencontré le Team des Parigots et découvert les joies du printemps sur cette mare.
 
Anthony pour Alliancepeche.net - 2012
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  • Votre magasin multipêches, situé dans la périphérie de Troyes (10), à Saint Parres aux Tertres. Situé à 18km des lacs de la Forêt d'Orient dont nous sommes de fervents utilisateurs. Spécialisés dans la pêche des carnassiers, et plus particulièrement du brochet, ainsi que dans la pêche de la carpe, vous trouverez également tout ce qu'il vous faut pour pêcher en float tube, équiper votre bateau, pêcher les petits carnassiers - truites, perches, chevesnes... - pêcher au coup, en carpodrome ou à la mouche. Même un petit rayon mer pour les futurs vacanciers. Nous distribuons de nombreuses cartes de pêche. N'hésitez pas à nous contacter pour le moindre renseignement sur la pêche dans le département !!!
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